La crise liée au coronavirus a pris de court plus d’une entreprise. Avec l’exigence du confinement et du télétravail, il a fallu améliorer les canaux de communication existants, en créer de nouveaux, assurer une continuité dans les processus internes et une activité viable, quand cela était possible. Pour certaines entreprises, la transformation numérique s’est ainsi imposée sans préambule. À l’heure du déconfinement, celle-ci est là pour s’inscrire dans la durée, dans un monde où l’incertitude est la nouvelle normalité.
Capterra a mené l’enquête sur les changements qui incombent à la crise en matière d’adoption de logiciels. Les répondants se composent majoritairement de décisionnaires en matière d’acquisition de logiciels au sein de leur entreprise, ainsi que d’un panel d’employés. Vous trouverez la méthodologie détaillée en fin d’article.
Points forts de l’étude
La crise bouleverse les plannings et dépenses des acheteurs de logiciels
“Nous n’avions pas prévu l’achat ou l’installation de certains logiciels ou mises à niveau et en prévoyons désormais” : c’est par cette affirmation que 42 % des répondants ont choisi de répondre à la question de l’impact de la crise de coronavirus sur le planning de leur entreprise en termes d’acquisition de logiciels (175 décisionnaires, 62 employés).
Si l’on a pu voir précédemment que ce sont les outils de collaboration et les logiciels de visioconférence qui ont été les plus plébiscités à l’annonce du confinement comme solutions immédiates au travail à distance, d’autres se sont révélés essentiels sur la durée, comme les messageries instantanées pour maintenir le contact avec la clientèle.
Ceux de gestion du temps connaissent un regain d’intérêt et peuvent prévenir tout burnout et appuyer le droit à la déconnexion.
Quant à la chronologie des achats, celle-ci aussi se voit naturellement affectée ; si pour beaucoup de PME, les intentions ont été reportées à plus ou moins moyen terme, certains ont vu leur planning d’achat anticipé. Les 134 décisionnaires interrogés pour cette question ont livré les estimations suivantes :
Si de nombreuses intentions d’achat ou d’implémentation de logiciels ont été repoussées à moyen terme, sans doute pour des restrictions de budget provoquées par la crise, seule une minorité se voit repoussée à plus d’un an.
Donnée intéressante, 24 % affirment avoir avancé leur acquisition de logiciels : preuve s’il en est que ces derniers peuvent s’avérer indispensables au fonctionnement de certaines PME.
Quant aux budgets alloués, les 134 décisionnaires interrogés ont fait part de changements en matière d’investissement dans les logiciels acquis ou en passe d’être acquis en raison des circonstances actuelles :
En revanche, pour 18 % d’entre eux, les prévisions de dépenses n’ont pas changé, signe que les intentions concernent des logiciels qui ne modifieront pas l’ADN de l’entreprise et ne peuvent que contribuer à une optimisation des processus déjà en place.
Une écrasante majorité de PME voient dans les logiciels acquis un gage de survie
De “plutôt essentiels” (53 %) à “particulièrement essentiels” (32 %), c’est ainsi que qualifient les répondants les logiciels achetés ou installés par leur entreprise en réponse à la situation sanitaire (134 décisionnaires, 62 employés).
Cette survie s’incarne notamment dans les outils permettant :
- d’accéder à distance à son ordinateur resté dans les bureaux pour 53 % des décisionnaires et 45 % des employés interrogés ;
- de communiquer et collaborer en équipe pour 31 % des décisionnaires et 24 % des employés ;
- de chatter en direct avec les clients pour 29 % des décisionnaires et 26 % des employés.
L’investissement et l’apprentissage d’un ou plusieurs outils a pu pallier à cet éloignement physique imposé.
Des doutes subsistent quant au produit à adopter
Passée l’urgence du confinement total, vient l’heure du déconfinement et de ses règles de distanciation sociale. L’incertitude, voire l’improbabilité d’un retour à la vie de bureau “comme avant”, met les PME au pied du mur : après avoir compensé les premiers obstacles d’un télétravail improvisé, l’heure est à la collaboration à distance sur le long terme. C’est là que s’ajoutent les problématiques de planning du personnel, de gestion de projets ou encore de formation.
En ce sens, 30 % des décisionnaires ayant répondu à cette question estiment savoir “de quel type de logiciel [ils ont] besoin et [souhaitent] connaître les produits du marché”, tandis que 21 % savent avoir “besoin d’un logiciel pour répondre à un besoin connu et souhaitent en savoir plus”.
De leur côté, la proportion d’employés à admettre qu’un besoin existe “pour lequel la solution doit encore être déterminée” est plus élevée que chez les décisionnaires (24 % contre 9 %, respectivement). De quoi s’enquérir des besoin de ses employés, pourquoi pas à l’aide d’une plateforme de sondage qui leur donnera la parole sur tout sujet concernant l’entreprise.
L’importance d’une vision à long terme pour une entreprise pérenne
Si sa mise en place a pu se faire dans la douleur pour beaucoup d’entreprises, le télétravail a pu prouver qu’il était un mode de travail sur lequel miser, que ce soit pour l’autoriser à vie comme chez Twitter, ou du moins le permettre à ceux qui disposent chez eux des conditions nécessaires. L’avènement de la digital workplace comme tendance facilite d’ailleurs ce modèle.
L’apprentissage des outils, la formation en cybersécurité et le management à distance sont des points clés à ne pas négliger pour tirer pleinement profit de cette transformation.
Méthodologie de l’enquête : pour collecter les données de ce rapport, nous avons mené une enquête en ligne entre le 15 et 19 mai 2020 auprès de 397 employés de PME françaises effectuant du télétravail en raison de la crise de COVID-19. Ceux-ci sont issus de divers secteurs d’activité et de divers niveaux d’ancienneté ; le nombre de répondants varient d’une question à l’autre, les répondants ayant été filtrés selon leurs réponses aux questions précédentes. Tous sont impliqués dans la décision d’achat ou d’implémentation de logiciels, qu’ils soient décisionnaires ou ayant une connaissance ou influence sur les décisions au sein de leur entreprise.