Si l’introduction massive des technologies a eu un impact d’importance sur l’organisation du travail, le contexte de pandémie du COVID 19 a également conduit les entreprises à accélérer leurs prises de décision en matière de stratégie digitale. Qu’il s’agisse de nouvelles solutions pour fluidifier leur communication interne, ou d’outils pour faciliter le travail à distance, ces dernières ont dû adapter leur processus mais également s’accorder aux attentes de leurs employés les plus jeunes.
Connue sous le nom des ‘’enfants du numériques’’, la génération dite des digital natives correspond à la frange de la population ayant grandi ou évolué en plein cœur de l’ère numérique. Qu’ils appartiennent à la génération Z, née après 1995, ou à la génération Y, née entre 1980 et 1995, ils ont assisté et participé aux mutations digitales influant sur le monde du travail : développement d’Internet, réseaux sociaux, ou encore croissance des applications mobiles ont fait partie de leur quotidien.
Quelles sont les attentes de cette génération d’employés vis-à-vis du monde de l’entreprise ? Quels potentiel et challenges représentent-ils pour les PME ? C’est ce à quoi Capterra a souhaité répondre dans une enquête menée auprès de 782 personnes, dont 92 étudiants. C’est à ces derniers qu’est consacrée le premier volet de notre enquête, afin d’identifier les expectatives des digital natives quant à leur futur environnement de travail. Vous trouverez la méthodologie associée à la fin de cet article.
66 % des digital natives sont formés aux outils numériques
Au terme de digital natives est souvent associée l’image d’une génération connectée, à l’aise avec les nouvelles technologies. Mais qu’en est-il en pratique ? Pour y répondre, nous avons choisi d’interroger lors de notre étude un panel d’étudiants sur leurs compétences numériques.
Alors qu’une majorité de répondants (79 %) se dit “modérément” à “très intéressé[e]” par les nouvelles technologies, quel est leur degré de sensibilisation et de compétences en la matière ?
Si le digital s’invite dans le secteur de l’entreprise, il occupe également une place croissante dans le secteur des formations universitaires. Des paramètres tels que la pandémie du COVID 19 ont également été un facteur de bouleversement pour les acteurs de l’éducation, les incitant à intégrer le numérique dans leurs techniques d’apprentissage. Cette tendance peut être observée dans les réponses de nos sondés, indiquant que les outils numériques font partie intégrante de leur formation pour 66 % d’entre eux.
Dans un contexte où le marché des logiciels a connu une hausse de 9 % en 2020 (lien disponible en anglais pour les clients Gartner), l’intégration d’outils numériques tient une place importante dans la stratégie digitale des PME. Si des outils tels que les logiciels de messagerie, de suite bureautique, ou encore de cloud computing restent populaires auprès d’une majorité d’entreprise, l’usage de ces solutions est également présent au sein des formations actuelles des digital natives. À la question “Quels types d’outils avez-vous été formés à utiliser lors de votre formation pédagogique ?”, les 4 outils les plus cités sont les suivants :
- Les suites bureautiques (76 %)
- Les outils de communication (66 %)
- Le stockage cloud (46 %)
- Les logiciels de traduction (42 %)
Ils sont également près de 74 % à se déclarer moyennement, voire très à l’aise, dans leur utilisation au cours de leur formation.
Les compétences des digital natives
Si les digital natives semblent immergés dès leur formation dans l’utilisation professionnelle des outils numériques, considèrent-ils ces solutions et leurs connaissances générales comme un bénéfice pour leur carrière à venir ? C’est ce que près de 89 % semblent penser, y voyant un bénéfice d’importance à modérément important pour leur future entrée dans le monde du travail.
Lorsqu’il s’agit d’évaluer en détail leurs compétences générales en matière d’outils numériques, ils sont près de 71 % à se déclarer très à l’aise en matière de réseaux sociaux . C onsidérés comme une nouvelle frange de clients modifiant les codes de la consommation traditionnelle, les digital natives seraient également en mesure de proposer des compétences aidant les entreprises à s’adapter au développement de ces outils pour leurs canaux de vente et de marketing.
Autre compétence mise en avant par 62 % les répondants : la maîtrise des outils de communication, qu’il s’agisse de chat, vidéo, ou encore d’emails. Tandis que des stratégies de marketing multicanal sont mises en place par un certain nombre d’entreprises, les digital natives mettent en avant un point d’expertise pouvant s’avérer intéressant lors de leur insertion dans le monde du travail.
Cependant, c’est lorsqu’il s’agit de cybersécurité que les étudiants digital natives s’avèrent les moins confiants, 32 % d’entre eux se déclarant neutres sur le sujet, et 27 % s’estimant peu ou à pas l’aise dans ce domaine.
Selon une étude du magazine Infosecurity (lien en anglais), ce n’est que récemment que des thèmes tels que la protection des données personnelles ont donné lieu à une prise de conscience du grand public, ainsi qu’à une législation spécifique de la part des gouvernements. De même, l’évolution technologique a également su profiter aux pirates potentiels, des attaques de plus en plus élaborées voyant le jour, incitant par exemple l’État français à proposer un plan d’1 milliard d’euros en matière de cybersécurité.
L’entreprise hybride est un idéal pour 46 % des étudiants digital natives
Selon une précédente étude Capterra, près de 59 % d’entreprises dans le monde ont effectué une transition vers le télétravail, mode de fonctionnement répandu en période de pandémie. Ce mode de travail va également de pair avec le principe de nomadisme numérique, nouvelle tendance,séduisant les employés et futurs employés digital natives. Qu’en est-il parmi les étudiants sondés lors de notre étude ?
Ces derniers représentent une majorité de 46 % favorisant le modèle d’une entreprise hybride, associant processus partiellement digitalisés et travail à distance, quand seulement 9 % favorisent un modèle d’entreprise aux processus classiques et impliquant un travail en présentiel.
Le modèle de travail à distance a pu présenter des avantages de productivité pour les employés au cours de la pandémie, 71 % d’entre eux s’étant estimés plus productifs dans ce contexte. Cependant, il a également été synonyme de challenge pour les entreprises françaises, qu’il s’agisse de la mise en place d’outils adaptés, ou encore pour des secteurs d’activités pouvant difficilement proposer cette option de par les tâches qu’ils impliquent. Certaines entreprises telles que Twitter ou encore Square ont cependant institué le travail à distance en tant que bénéfice d’entreprise (article en anglais), non seulement pour la rétention et le bien-être de leurs employés, mais également dans le but de susciter l’intérêt de leurs futurs candidats.
En ce qui concerne la digitalisation au sein des entreprises, si 63 % des étudiants digital natives y voient l’opportunité d’acquérir de nouvelles compétences technologiques, ils sont également 61 % à y voir un moyen d’améliorer les processus en place, quand 56 % estiment qu’elle peut contribuer à offrir un environnement de travail plus flexible et agréable.
Les digital natives : une opportunité et des challenges pour les entreprises
Alors que la digitalisation n’est plus l’apanage du secteur du e-commerce, mais s’étend également à des secteurs pourtant traditionnellement physiques tels que l’artisanat, une compétence dans le domaine numérique des employés est considérée comme un élément prépondérant dans la stratégie des PME. Selon Gartner, un manque de compétences en la matière pourrait avoir un impactà ne pas négliger pour les entreprises ( article disponible en anglais pour les clients Gartner).
De par leur conscience des enjeux du numérique, consolidée par leurs formations et leurs connaissances, les digital natives sont un atout pour accompagner les PME dans leur processus de digitalisation. Ils peuvent également représenter un challenge, de par leurs aspirations en matière de modèle de travail et leurs attentes d’apprentissage en matière de numérique. Ces derniers posent également le challenge des différences intergénérationnelles au sein de l’entreprise. Comment faciliter leur intégration au sein d’une équipe diversifiée incluant différentes catégories d’âge et d’expertise digitale ? C’est ce dernier point qui sera étudié dans un deuxième article consacré à ce sujet.
Méthodologie :
Pour collecter les données de ce rapport, nous avons mené une enquête en ligne en septembre 2021, regroupant la participation de 782 répondants.
Les critères de sélection des participants étaient les suivants :
- Résidents français
- Âgés de plus de 18 ans
- Conscients ou familiers avec le principe de digitalisation (les personnes interrogées ont déclaré être au moins “un peu familières” avec la digitalisation et ont pu définir ce qu’elle signifie en sélectionnant la définition correcte parmi un choix de trois réponses).
- Disposant du statut d’étudiant pour les étudiants interrogés lors de l’enquête.