La crise de COVID-19 a mis en évidence la difficulté des entreprises à devoir s’adapter non seulement au travail à distance, mais aussi à offrir des conditions sur site compatibles avec un contexte sanitaire inédit. 

La mise en place du télétravail a provoqué des changements au sein des organisations, mais également au sein des foyers. La durée de la crise, au rythme des restrictions et des variants du coronavirus ne donne pas une visibilité sur une prochaine sortie du tunnel et joue sur le moral des troupes. Elle met également en lumière les inégalités sociales : chaque collaborateur connaît une situation personnelle distincte, accentuée ou atténuée par les moyens proposés par l’entreprise pour la continuité de l’activité, quand cela est possible.

Cependant, si la France semble toujours réticente au télétravail, un nouveau modèle de travail est de plus en plus plébiscité par les employés : c’est le cas du modèle de travail hybride qui permet d’alterner télétravail et travail sur site. Si seuls 9 % des répondants ne se voient pas 100 % en télétravail à l’avenir, un répondant sur deux se verrait bien partager son temps entre le domicile et le bureau.

Pour cette enquête en deux parties, Capterra a interrogé 1001 employés de PME françaises sur leurs conditions de télétravail et comment ils conjuguent le travail au futur. Vous retrouverez la méthodologie détaillée en fin d’article.

Infographie : points forts de l’étude

équilibre vie privée vie professionnelle

Lors de notre sondage réalisé en janvier 2021, 71 % des personnes interrogées ont affirmé que leur lieu de travail n’a pas changé en raison de la pandémie et qu’elles continuent de travailler en présentiel. Nous retrouvons bien évidemment dans ce groupe ceux dont le télétravail est impossible, mais aussi ceux dont l’employeur n’a pas su ou voulu s’adapter, malgré les appels du gouvernement à favoriser le travail à distance. Seuls 6 % de nos répondants étaient déjà des télétravailleurs lorsque la pandémie a été déclarée.

organisation au travail

Parmi les 23 % de répondants passés au télétravail, ils sont la moitié à trouver dans le travail à domicile un meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle et 16 % à le trouver similaire dans les deux cas. Le gain de temps et d’énergie à ne pas effectuer de trajet joue particulièrement en faveur du travail à domicile.

37 % affirment connaître une meilleure satisfaction générale au travail et 19 % à la trouver similaire dans les deux contextes.

Les rapports humains tels que la collaboration entre collègues, qui peut être facilitée par des outils de collaboration, et le sens d’appartenance à la culture d’entreprise (voir nos conseils pour organiser des activités de team building à distance), sont jugés “meilleurs sur site” pour 70 % et 60 % des répondants respectivement. Sans surprise, la configuration de l’espace de travail est également jugée meilleure sur site (56 %).

Les relations avec le responsable (37 %) et les chances d’évoluer ou d’obtenir une promotion (44 %) sont vécues de manière similaire, que ce soit en présentiel ou à distance.

Selon les facteurs, l’un ou l’autre modèle est préféré et aucun ne se démarque réellement. C’est ainsi qu’un total de 67 % des personnes dont le métier permet un travail à distance souhaiteraient bénéficier d’un modèle de travail hybride :

modèle de travail

Le modèle émergent qu’est le travail hybride pourrait ainsi bien faire de plus en plus parler de lui au sein des organisations.

La flexibilité des horaires rend la productivité en télétravail meilleure que sur site

La grande crainte du management, c’est la productivité supposément en berne des télétravailleurs. Cependant uniquement dans l’imaginaire collectif de certains managers, car 71 % des employés interrogés se disent “aussi productifs” et même “plus productifs” en télétravail que sur site et cela a été observé depuis le début de la pandémie.

Certaines tâches peuvent être plus facilement réalisées sans certains inconvénients inhérents à la traditionnelle vie de bureau :

organisation télétravail

Les trois facteurs suivants entrent également en compte dans une moindre mesure :

  • 34 % observent qu’ils ont moins de réunions.
  • 22 % apprécient leur espace de travail personnalisé.
  • 13 % affirment qu’il est plus facile de poser des questions ou de résoudre des problèmes.

Tout le monde ne bénéficie pas d’une pièce dédiée au travail ; ces derniers trouveront dans un site dédié l’espace physique et psychologique nécessaires à la réalisation de leurs projets.

En effet, certains aspects du travail à domicile représentent un défi :

organisation télétravail
  • 25 % posent moins de questions et/ou partagent moins d’informations.
  • 22 % trouvent plus difficile d’exprimer leur créativité et d’organiser des sessions de brainstorming.
  • 18 % voient leur travail souvent empêché ou ralenti par des problèmes informatiques.

Le bureau paysager a d’abord été créé dans un but de supervision, mais a, avec le temps, acquis une dimension davantage collaborative. Si la communication sur place est préférée pour échanger spontanément sur un projet, elle peut également être une source de dérangement lorsqu’elle est trop fréquente, trop informelle ou trop bruyante.

En répartissant le travail entre ces deux entités que sont le domicile et le bureau, il devrait être possible de satisfaire à tous les besoins : ceux de l’entreprise et ceux des employés.

En plus d’ outils de collaboration (et de la formation qui doit accompagner leur adoption), une base de connaissances est également indispensable comme source d’informations disponible en permanence.

Le travail a cependant tendance à grignoter sur le temps personnel…

Et ce, de manière insidieuse. Qu’il s’agisse de répondre “rapidement” à un e-mail ou un appel téléphonique alors que la journée de travail est officiellement terminée, ou encore que l’on termine une tâche le week-end car “cela ne prendra pas de temps”, au grand dam de son foyer ou simplement de soi-même, le fait d’avoir un accès permanent à son poste de travail peut conduire à une certain épuisement.

organisation au travail

On observe que certaines actions se voient réalisées à une fréquence plus soutenue en télétravail, comme la propension à répondre promptement à des messages de travail en dehors des horaires officiels (63 % en télétravail contre 47 % sur site) ou travailler plus longtemps que prévu (57 % contre 48 %).

Évidemment, rien n’empêche un collaborateur de rester plus longtemps sur site durant ses journées de travail, mais il est déjà moins probable qu’il s’y rende le week-end. Les gains de temps de trajet et la disponibilité permanente de l’outil de travail favorisent la réalisation d’actions en apparence innocentes mais qui peuvent très vite troubler l’équilibre psychologique, voire physique.

On n’a eu de cesse de lire que le télétravail, tel qu’il a été requis en 2020, ne répond pas à un mode de travail pensé, choisi et organisé en amont. On peut même affirmer que le couvre-feu et l’impossibilité de loisirs ne font qu’encourager certains à travailler par ennui. Cependant, les entreprises devraient désormais envisager des solutions sur le long terme et écouter leurs collaborateurs.

La situation actuelle tend à brouiller les frontières et a un impact non négligeable sur le bien-être. Le droit à la déconnexion est plus que jamais d’actualité et a d’ailleurs intégré le code du travail en 2020.

Bien-être : 45 % se sentent globalement moins stressés en télétravail

25 % se sentent plus stressés en télétravail et 30 % ne voient pas de différence avec le stress qu’ils peuvent ressentir en présentiel.

Les principales raisons d’un stress plus présent en télétravail sont à parts égales (30 % chacune) :

  • Une charge de travail accrue : le besoin de l’entreprise à s’adapter à la crise a pu entraîner un changement de priorités.
  • La peur de perdre son travail : l’incertitude d’un contexte de crise pousse les collaborateurs à redoubler d’efforts pour assurer leur poste et prouver leur efficacité à distance.
  • Le manque de distinction entre vie professionnelle et vie privée : un accès permanent au travail brouille les frontières des deux mondes.
  • La difficulté à gérer vie privée et vie professionnelle en même temps : chaque situation personnelle est différente, qu’il s’agisse de gérer un foyer ou de se poser des limites.

La majorité des répondants (52 %) ne se sent pas toutefois pas en situation de “burn-out”. (Attention : nous précisons ici que nous ne parlons pas de burn-out (“épuisement professionnel”) diagnostiqué par des professionnels de santé. Pour notre enquête, les employés interrogés ont eux-mêmes estimé leur degré d’épuisement sans aucun diagnostic officiel ou auto-test.)

Une certaine fatigue est toutefois ressentie par 40 % des répondants qui se disent “légèrement” ou “modérément” fatigués depuis qu’ils travaillent de chez eux. Le contexte des loisirs réduits à néant et l’impossibilité d’escapades participe à cet état de fait.

La fatigue mentale est un élément que le management, pas toujours formé pour y répondre, ne doit pas être négligé. 44 % des employés interrogés n’ont pas discuté de leur bien-être mental avec leur responsable depuis la survenue de la pandémie.

équilibre vie privée vie professionnelle

Pourtant, certains symptômes peuvent témoigner d’une certaine fatigue, ou au contraire, l’entraîner. Une enquête en ligne (anonyme ou nominative) peut être envoyée aux équipes afin de sonder l’état d’esprit général et/ou particulier de chacun et devrait conduire à des actions (soutien psychologique, ajustement de la charge de travail, par exemple).

En revanche, 37 % des répondants affirment ne connaître aucun des symptômes cités.

L’organisation personnelle est forcément vécue de manière différente à la maison. Le management peut également soutenir les membres de son équipe à s’organiser. L’accumulation des tâches et la tentation ou le devoir de gérer sa vie personnelle peuvent vite noyer le collaborateur qui n’y est pas habitué. 

D’ailleurs, la majorité des répondants (34 %) admet ne pas avoir plus d’outils qu’un simple papier et un stylo pour s’organiser dans leurs tâches au quotidien tandis que 18 % autres ont recours à une application. Si noter sur papier est une bonne manière de vraiment intégrer une information, ajouter une application de gestion des tâches à son organisation offre une visibilité sur ses priorités de la journée ou de la semaine et des fonctionnalités collaboratives si le calendrier est partagé.

Le futur du travail est hybride

Les organisations qui instaurent un tel modèle ont tout à gagner dans une telle adaptation de l’entreprise. Celle-ci doit être réfléchie en amont et accompagnée d’un plan d’action précis, ainsi que d’une liste des investissements nécessaires (matériel, formation sur des outils ou en cybersécurité…). Pourquoi ne pas commencer par mener une enquête auprès de vos collaborateurs afin de connaître leur situation personnelle et leurs préférences ? Données à l’appui, vous serez en mesure d’évaluer vers quel futur vous tourner. Les entreprises ont tout à gagner en misant sur l’écoute et en envisageant un nouveau modèle, né d’un échange avec leurs collaborateurs.

Et maintenant ? Consultez notre catalogue d’outils collaboratifs afin de découvrir l’outil qu’il vous faut.

Méthodologie

Pour collecter les données de ce rapport, nous avons mené une enquête en ligne en janvier 2021 auprès d’un panel de 1001 Français. Ceux-ci ont été sélectionnés selon les critères suivants : ayant entre 18 et 65 ans, résidant en France, travaillant à temps plein ou partiel dans une PME. Ils sont tous issus de divers secteurs d’activité.