Alors que 36 % des Français ont déjà fait un burn-out et qu’une loi à ce sujet à été rejetée en début d’année, le burn-out reste un problème de société. Et outre les évidents problèmes d’ordre psychologique et physiologique pour les personnes, c’est aussi un souci pour les entreprises, car il est bien souvent à l’origine du départ d’employés. Zoom sur le burn-out et sur les solutions à mettre en place pour l’éviter.
Le burnout, motif de démission
En 30 ans, la rotation des salariés a presque quintuplé. Chaque mois, dans tous les secteurs, des dizaines de milliers de personnes quittent leur emploi et des milliers de gestionnaires se retrouvent aux abois. Si vous n’apprenez pas à repérer les signaux d’alarme, vous pourriez vous retrouver dans la même situation.
Sur le moment, vous aurez probablement l’impression que votre employé vous abandonne sans le moindre avertissement. Mais en réalité, vous n’avez certainement pas su détecter les signes précurseurs.
La plupart du temps, le départ d’un employé tient à un seul grand coupable : le burnout. Responsabilités, collègues, attentes… Quelle qu’en soit l’origine, l’épuisement professionnel est causé par un sentiment de stress et d’anxiété sur le lieu de travail, une impression de déconnexion ou de détachement qui pèse sur les performances et peut pousser le travailleur à quitter son emploi.
Le stress professionnel n’a rien d’anormal tant qu’il n’est pas permanent. Or, le burn-out est une tendance constante et permanente qui se manifeste sous diverses formes. Une charge de travail lourde et intense peut pousser un employé au burn-out, mais la cause peut également être humaine. Les collègues et les managers, en particulier, peuvent être à l’origine du phénomène.
En reconnaissant l’épuisement professionnel pour ce qu’il est, vous pourrez adapter votre approche et mettre en œuvre les solutions les plus adéquates.
Voici trois causes majeures de démission des employés et leur lien avec le burnout.
1. Différences de personnalité
On dit parfois qu’on ne quitte pas son poste, mais son patron. Comme la plupart des clichés, cette phrase a un fond de vérité. De nombreux employés renoncent à un travail qu’ils adorent parce qu’ils ne s’entendent pas avec leur responsable ou avec leurs collègues.
Selon un sondage Gallup de 2016, 50 % des démissions sont motivées par la volonté de ne plus voir un supérieur hiérarchique. Parfois, c’est le responsable qui est en cause, parfois c’est l’employé. Parfois, les personnalités ou les styles professionnels ne font tout bonnement pas bon ménage.
Quelle qu’en soit la raison, les problèmes de compatibilité avec un employeur connaissent rarement une issue heureuse. Ils mènent souvent à une démission, à un licenciement, à un transfert ou à une crise.
Quel rapport avec le burn-out ? Nous ne supportons généralement pas la simple présence de quelqu’un que nous n’apprécions pas ou avec qui nous ne nous entendons pas. Alors imaginez fréquenter cette personne pendant 40 heures par semaine et devoir lui rendre des comptes. Lorsque cette situation ou les conflits qu’elle génère deviennent ingérables, le burn-out se déclenche. Et c’est sans retour.
2. Sentiment d’abandon
Une bonne entreprise prend soin de ses salariés et les soutient. Elle sait qu’ils sont à la base de son fonctionnement et que jamais les techniques marketing les plus subtiles ou les logiciels les plus incroyables ne remplaceront les personnes de qualité.
Malheureusement, cela échappe à certaines sociétés. La culture d’entreprise, la politique ou la structure d’une société peuvent donner aux employés l’impression d’être abandonnés, ignorés ou négligés. Les entreprises qui font cette erreur risquent de voir leurs travailleurs leur tourner le dos et se mettre à la recherche d’un autre emploi.
Quel rapport avec le burn-out ? La plupart des employés n’abandonnent pas leur emploi suite à un simple incident. Le sentiment de dévalorisation résulte généralement d’une série de déceptions accumulées au fil du temps. Un employé a peut-être fait de nombreuses demandes (horaire plus flexible, échéances adaptées, modification du type de travail, changement de flux de travail…) qui lui ont été refusées. Il finira par se lasser de cette impression constante de rejet et par prendre la porte.
3. Sentiment de surmenage
Vous attendez beaucoup de vos meilleurs employés et vous avez raison de le faire : ce ne sont pas les meilleurs pour rien. Ils sont peut-être toujours un peu en avance sur les délais, proposent des idées créatives ou ont naturellement le contact facile avec les clients.
Vous leur confiez donc un peu plus de responsabilités. Puis un peu plus. Et encore un peu plus… jusqu’à ce qu’ils se retrouvent noyés dans un océan de projets et d’échéances intenables. Vous n’avez pas l’intention de les surmener, mais vous ne pouvez décemment confier ces tâches à personne d’autre.
C’est la recette ultime pour vous assurer de perdre vos employés ! Et de nombreuses entreprises l’ont manifestement adoptée. Dans une étude de Morar Consulting publiée en 2016, 64 % des employés citaient la surcharge de travail comme cause principale de démission. L’épuisement des talents garantit leur départ.
Quel rapport avec le burn-out ? Le surmenage est lié à l’épuisement professionnel dans le sens commun du terme. Lorsque l’on travaille trop ou trop dur, on s’épuise. Si vous n’aidez pas vos employés à prendre du repos, à lever le pied et à garder la tête hors de l’eau, le burn-out est inévitable.
Combattre le burn-out : 3 solutions
Mais tout espoir n’est pas perdu ! Si vous savez repérer les signes et si vous prenez quelques mesures préventives, vous pourrez éviter que vos employés succombent au burn-out et finissent par vous quitter.
Voici trois solutions faciles à mettre en place.
1. Communiquez
Pour une personne souffrant d’épuisement professionnel, la situation semble tellement évidente qu’il est étonnant qu’elle passe inaperçue aux yeux du reste du monde. Le burn-out crée un sentiment de stress permanent qui peut détériorer les rapports avec les collègues et provoquer démotivation et procrastination.
Très lourd à porter pour celui qui en souffre, le burn-out n’est pourtant pas toujours facile à détecter. Même les experts RH les mieux formés peinent parfois à différencier une mauvaise journée d’un épuisement professionnel.
Une solution s’impose : posez des questions. Si vous avez l’impression que l’un de vos employés est en burn-out ou n’est pas aussi heureux qu’à l’habitude, discutez-en avec lui en personne ou par e-mail.
Il n’est peut-être pas au bout du rouleau, mais il est possible qu’il ait des problèmes personnels ou soit temporairement noyé sous les responsabilités. Quelle que soit sa réponse, votre considération devrait généralement suffire à le remotiver.
En pratique
Il est parfois difficile de communiquer, en particulier sur des questions délicates. Voici donc un modèle d’e-mail dont vous pouvez vous inspirer. Adaptez-le pour créer un e-mail personnalisé ou pour lancer une conversation avec la personne concernée.
Bonjour [NOM],
J’ai remarqué que vous [aviez l’air ailleurs durant la dernière réunion / ne participez plus autant aux dîners d’entreprise / semblez moins enthousiaste que d’habitude] et je voulais simplement m’assurer que vous allez bien. N’hésitez pas à me dire si je peux faire quelque chose pour vous.
Bien à vous,
[VOTRE NOM]
Choisissez soigneusement vos mots et veillez à ce que votre employé ne se sente pas attaqué ou insulté. “Vous avez l’air fatigué” n’est pas la meilleure accroche et “Vous croyez que vous faites un burn-out ?” est un peu trop direct.
Ne mettez pas vos travailleurs dans l’embarras. Engagez naturellement la conversation et restez concentré sur votre objectif : montrer que vous vous préoccupez de votre employé et que vous voulez l’aider à s’épanouir.
2. Monitorez la satisfaction de vos employés
Que diriez-vous de surveiller l’évolution de la satisfaction dans votre entreprise au jour le jour grâce à des indices chiffrés, de rester à l’affût des tendances et de repérer les pics de stress ou la dégringolade du niveau de bien-être de vos employés ?
Avec de tels indicateurs, vous pourriez vous adapter, renforcer le soutien que vous proposez aux employés ou encore identifier les problèmes en train de se former pour y mettre un terme avant qu’ils ne poussent quelqu’un vers la sortie.
Pour cela, utilisez un logiciel de motivation des collaborateurs, qui vous permettra de garder un œil sur les impressions de vos employés et leur niveau de satisfaction, et ce que vous pouvez faire pour améliorer la situation. Il en existe même des gratuits.
En pratique
Les rapports générés par un logiciel de motivation des employés peuvent participer à la prévention du burn-out. Ils fournissent généralement des informations visuelles permettant de comprendre en un clin d’œil le ressenti des collaborateurs.
La plupart incluent des données que vous êtes libre de recouper pour tirer vos propres conclusions. Vous pouvez ensuite prendre des décisions en toute connaissance de cause pour mieux comprendre les performances de vos employés et la manière dont vous pouvez les stimuler.
3. Découvrez ce que veulent vraiment vos employés
Les récompenses et les avantages contribuent fortement à l’implication et la motivation de vos collaborateurs, car ils renforcent leur sentiment de satisfaction et de considération.
Demandez à vos salariés de quels avantages ils souhaiteraient bénéficier. Les réponses que vous recevrez ne seront peut-être pas toutes exploitables, mais vous pourriez découvrir quelques perles auxquelles vous n’auriez pas pensé.
Attendez-vous à recevoir des réponses qui ne vous plaisent pas ou qui ne sont pas réalistes. Si certaines demandes sont récurrentes, toutefois, prenez la peine d’y répondre d’une manière ou d’une autre.
En pratique
Préparez-vous à ce que vos questions mènent à une réflexion plus poussée sur les récompenses et les avantages. Si vous voulez vraiment encourager la motivation de vos employés (sans dépenser d’argent), vous devrez probablement organiser quelques réunions pour découvrir les raisons précises de leurs demandes et tirer le meilleur parti des nouveautés que vous comptez proposer.
Pour recevoir du feedback et découvrir ce que pensent vraiment vos collaborateurs, l’idéal est de leur proposer de participer à une enquête. Cette méthode est bien plus efficace que de faire le tour des bureaux pour collecter des avis personnels.
Prenez les devants !
Quoi qu’il en soit, en matière de burn-out, mieux vaut prévenir que guérir. Alors n’hésitez pas à mettre toutes les chances de votre côté pour que ce fléau ne vienne pas s’inviter dans votre entreprise. Vos employés méritent bien cela !