Quand la stratégie rencontre la technologie : les entreprises françaises doivent encore combler le fossé de la planification d’achat de logiciels

Alors que des innovations technologiques comme l'intelligence artificielle (IA) continuent de transformer la façon dont les organisations françaises opèrent et répondent aux attentes de leurs clients, l'adoption stratégique d'outils numériques est plus importante que jamais pour rester pertinente sur un marché fortement concurrentiel à l’horizon 2025.

Alors que la compétitivité et les avancées technologiques sont définies comme les facteurs externes principaux modelant leurs objectifs stratégiques, et malgré une tendance à la hausse des prévisions d'investissement dans les logiciels pour 2025, les organisations françaises se montrent plutôt prudentes. C'est ce qui ressort de la dernière enquête Capterra menée à travers 9 pays. Les entreprises hexagonales font également état d’un regret d'achat plus élevé que la moyenne.

Ce constat met en exergue l’importance pour les décideurs d’améliorer leurs processus de planification stratégique lorsqu'ils envisagent d'acquérir des logiciels, et ce, pour s’adapter à la dynamique concurrentielle de demain.

Afin d’aider ces responsables d’entreprise à optimiser leurs investissements en logiciels et à identifier les principales tendances et défis liés aux achats d’outils numériques, l’étude “Tech Trends 2025” de Capterra* a recueilli les retours d’expérience de 350 professionnels français. L’ensemble des participants sont impliqués dans la prise de décision d’achats de nouveaux logiciels au sein de leur organisation.

S'appuyer sur la technologie, un avantage clé pour relever les défis de la croissance et de la compétitivité 

À l'horizon 2025, 53% des entreprises françaises interrogées reconnaissent que la concurrence est un facteur déterminant dans la définition de leurs objectifs commerciaux. Ce constat souligne un défi important auquel elles sont confrontées dans leur quête de croissance, d'autant plus que les prévisions en la matière témoignent d’un optimisme moindre de la part des entrepreneurs français par rapport aux autres pays inclus dans notre étude.

Alors que 75 % des entreprises françaises prévoient un taux de croissance de 5 % ou plus, ces projections sont inférieures à la moyenne du taux de croissance attendu par tous les pays étudiés (83 %). La France se situe même en queue de peloton dans ce domaine. En outre, plus d'une entreprise française sur cinq  (21 %) fait état de prévisions de croissance stagnante, un chiffre qui dépasse la moyenne globale de l’ensemble des pays interrogés (15 %).

Outre une concurrence accrue, les entreprises françaises sont confrontées à divers facteurs contextuels qui ajoutent à la complexité de leur recherche de compétitivité. Notre étude révèle que, parallèlement à d'autres éléments externes significatifs, la flambée des coûts de la main-d'œuvre et la difficulté persistante à trouver des talents qualifiés influencent également les objectifs stratégiques de 44 % des participants français interrogés.

En dépit de ces facteurs externes sources de préoccupations, l’un d’entre eux pourrait toutefois tourner à leur avantage : celui des avancées technologiques, considéré comme déterminant pour la réalisation de leurs objectifs par 53 % des répondants français. Les innovations technologiques, à l’image de l'intelligence artificielle (IA), améliorent les opérations essentielles, telles que le service à la clientèle, et contribuent à soutenir le travail des équipes tout en permettant aux organisations d’adapter leur stratégie à la lumière des nouvelles tendances de consommation. Tirer parti de l'avantage concurrentiel offert par une sélection stratégique d'outils numériques adaptés présente en ce sens une opportunité considérable pour améliorer la compétitivité des entreprises françaises.

Les entreprises françaises plus conservatrices que la moyenne

Les entreprises françaises reconnaissent l’importance que peut jouer la technologie dans leurs opérations stratégiques ainsi que l’investissement à y consacrer. Soixante et onze pour cent des répondants français prévoient ainsi une augmentation d’au moins 5 % de leurs investissements en logiciels pour l’année 2025.

Cependant, force est de constater que les entreprises françaises adoptent une position relativement plus conservatrice que leurs homologues internationaux avec des estimations en deçà d’une moyenne globale s’élevant à 75 %, les plaçant derrière l'Inde (89 %), ou leurs voisins allemands (79 %).

Selon notre analyse, 70  % des entreprises françaises déclarent regretter au moins un de leurs achats de logiciels au cours des 18 derniers mois, là où la moyenne globale de l’ensemble des pays interrogés se situe à 59 %. Si ce facteur peut expliquer la prudence de ces dernières au moment d’investir dans de nouvelles solutions, il révèle également des pistes d’améliorations à envisager pour leur processus d’évaluation d’outils numériques.

Dans un premier temps, identifier les défis spécifiques rencontrés par les acheteurs lors de leurs achats de logiciels peut, d’une part, aider à comprendre quels goulets d’étranglement sont à anticiper et, d’autre part, contribuer à renforcer la confiance des entreprises dans leurs investissements en logiciels à venir.

La gestion des données, l'intégration et la sélection d’outils complexifient le processus d'achats de logiciels

Lorsque l'on examine les défis que les organisations françaises rencontrent dans leurs décisions d'achat de logiciels, la problématique de la gestion des données est mise en exergue comme l’un des obstacles principaux par 35 % des personnes interrogées. Cette préoccupation souligne la nature complexe du traitement et de la sécurité des données, en particulier dans un contexte où la menace de cyberattaques de plus en plus sophistiquées complique la sélection de solutions logicielles appropriées.

Outre la gestion des données, trois autres facteurs critiques ont été identifiés, chacun étant mis en avant par 33 % des personnes interrogées : 

• les obstacles financiers à l'acquisition de logiciels ;
• la complexité liée à l'intégration de nouveaux systèmes dans les infrastructures existantes ; 
• les défis liés à la sélection d'une technologie ou d'un logiciel qui réponde exactement aux besoins spécifiques de l'entreprise.

Pour les entreprises, et plus particulièrement les PME, le choix d'un logiciel qui ne correspond pas à leurs besoins opérationnels peut être particulièrement préjudiciable, entraînant des inefficacités et des perturbations des opérations au fil du temps.

Pour stimuler leur croissance, les entreprises françaises misent sur les logiciels qui optimisent leurs opérations clés

Au cours des 12 derniers mois, les organisations françaises ont favorisé l’adoption de solutions logicielles visant à améliorer leurs opérations internes clés sur le long terme. Alors que la numérisation des processus d'entreprise continue d'évoluer, cette tendance souligne l'importance stratégique que ces organisations accordent à l'utilisation des logiciels pour améliorer l'efficacité et l'efficience. Les cinq types d’outils dont l'adoption a été la plus répandue et qui est envisagée sur le long terme sont les suivants :

• les logiciels de gestion de la relation client (33%), permettant d'optimiser les interactions avec les clients ; 
• les logiciels de comptabilité (33%), facilitant l’automatisation des opérations financières ; 
• les logiciels de gestion d'affaires (33%), aidant à centraliser les processus vitaux de l’entreprise ; 
• les logiciels de vente (32 %), soutenant la fluidité des opérations commerciales ;
• les logiciels de gestion des ressources humaines (32%), contribuant à améliorer l’engagement et la gestion des talents.

Cette tendance suggère que, dans un environnement commercial en constante évolution et de plus en plus numérisé, les entreprises se voient confrontées à la nécessité de s’adapter et d’optimiser leurs opérations clés. Pour ce faire, les entreprises de notre panel donnent la priorité aux solutions qui peuvent optimiser leurs fonctions fondamentales et sont en capacité de leur fournir des informations axées sur des données.

La définition d’objectifs clairs et de la capacité de soutien des éditeurs, les piliers d’un retour sur investissement des achat de logiciels 

Les retours des entrepreneurs français indiquent que la plupart prévoient un retour sur investissement (ROI) positif quant à leur achat de logiciel sous moins d’un an, 22 % d'entre eux s'attendant à des résultats dans les 6 mois.

Si cette donnée peut donner une indication sur les attentes des organisations françaises, il est impératif de considérer que le ROI  d'un logiciel peut survenir plus ou moins tôt en fonction de plusieurs facteurs. La capacité d’une solution à répondre aux besoins spécifiques de l’entreprise, la définition préalable des performances attendues et l’assistance proposée par l’éditeur du logiciel sont tout autant de paramètres entrant en jeu.

Les conseils ci-dessous peuvent vous aider à appréhender ces différents aspects.

1. Alignez vos besoins actuels sur vos aspirations futures

Avant d'investir dans un logiciel, il est essentiel de procéder à une évaluation approfondie des besoins de votre entreprise. Choisir un logiciel qui s'aligne parfaitement sur les objectifs stratégiques et opérationnels de votre organisation, ainsi que sur ses perspectives d'avenir, augmente considérablement les chances d'obtenir un retour sur investissement concluant.

Les informations recueillies auprès d'entrepreneurs français révèlent plusieurs défis critiques anticipés pour 2025, offrant des indications précieuses aux entreprises pour identifier de manière proactive leurs besoins en matière de logiciels. Parmi ces défis sont évoqués :

• L’attraction de talents qualifiés (32 %) : dans un marché de l'emploi de plus en plus concurrentiel, la capacité à attirer des professionnels qualifiés est devenue primordiale. Des logiciels alimentés par l’IA peuvent optimiser le processus de recrutement, en permettant aux entreprises de trouver plus facilement des candidats qualifiés et d'entrer en contact avec eux.
• L’évaluation de la valeur et les risques de l'IA générative (32 %) : bien que l'IA générative ait le potentiel d'améliorer diverses facettes opérationnelles, telles que la gestion de projet, il est vital pour les entreprises d'être conscientes des risques associés. L'élaboration de stratégies donnant la priorité à la sécurité des données et à l'atténuation des risques demeure cruciale pour exploiter les avantages de cette technologie.
• La mise en œuvre efficace des technologies (30 %) : bien que les logiciels puissent améliorer l'efficacité opérationnelle, une planification et une exécution méticuleuses sont nécessaires pour éviter les perturbations potentielles, telles que les défis d’implémentation ou la résistance des utilisateurs internes. Effectuer une analyse préalable des risques peut aider à identifier en amont les facteurs susceptibles de freiner l’utilisation de solutions. 
• L’identification de nouveaux clients (31 %) : l'élargissement de la base de clients est essentiel pour la croissance et la durabilité dans l'environnement concurrentiel d'aujourd'hui. L'utilisation de logiciels d'analyse de données peut aider les entreprises à comprendre les comportements d'achat et les tendances du marché. Ces informations permettent aux entreprises d'affiner leurs stratégies afin de mieux répondre aux attentes des consommateurs et de découvrir de nouvelles opportunités de marché.
• Le déploiement d’un service de qualité à la clientèle (30 %) : le respect de standards élevés en matière de service à la clientèle est essentiel pour conserver les clients existants et les fidéliser. Les logiciels de service à la clientèle peuvent optimiser la résolution des demandes, ce qui permet aux agents de consacrer plus de temps aux cas complexes et d'améliorer l'expérience globale du client.

2. Établissez des indicateurs de performances adaptés

Pour 32 % des entreprises ayant fait l’expérience d’un regret d’achat, la clarification de leurs objectifs et des résultats attendus est un aspect qu’elles souhaitent améliorer pour éviter de futures déconvenues.

C’est pourquoi il est essentiel pour votre organisation d'établir des indicateurs clés de performance associés à ses achats de logiciels, et ce, pour définir des attentes appropriées. En établissant ces indicateurs, vous pourrez être en mesure d’évaluer l'efficacité et l'adéquation du logiciel à vos besoins spécifiques. Cette approche proactive garantit que l'investissement est susceptible de produire les résultats escomptés.

3. Analysez les capacités de soutien des éditeurs lors de la phase d’évaluation

Pour déterminer si une solution logicielle correspond à vos besoins spécifiques, il est important au préalable de mener une enquête approfondie auprès de son éditeur. Ce processus implique de poser des questions pertinentes qui peuvent mettre en lumière les capacités, les caractéristiques et les limites potentielles du logiciel. Les questions suivantes peuvent être envisagées à titre d’exemple : 

• Quel est le coût réel de la mise en œuvre ? Si le tarif initial d’un logiciel est aisément définissable, il faut aussi prendre en compte les frais supplémentaires qui peuvent être entraînés par sa mise en œuvre. La clarification de coûts cachés, tels que celui de la formation du personnel ou de l’intégration avec des logiciels existants, peut vous aider à déterminer le budget réel à engager.
• Quel type d’assistance à la clientèle est proposé en cas de problème ? Parmi les entreprises françaises ayant fait l’expérience d’un regret d’achat, 29 % déclarent qu'un support technique défectueux a contribué à leur insatisfaction. Identifier en amont quels canaux d’assistance sont proposés et quels délais de réponse peuvent être attendus fait partie des critères qu’il vous est possible d’analyser au moment de votre évaluation de solutions.
• Comment fonctionne la formation des utilisateurs finaux ? Vingt-cinq pour cent des entreprises ayant fait part de leur regret d’achats de logiciels mentionnent la difficulté de formation et d’intégration des utilisateurs comme une problématique ayant influé sur leur insatisfaction. En ce sens, déterminer en amont quelle assistance est proposée par l’éditeur peut faire la différence quant au succès de l'implémentation et de l’adoption du logiciel sur le long terme.

Pour relever les défis de 2025, une planification stratégique des achat de logiciels est essentielle

Comme le laissent présager les prévisions de croissance des entreprises françaises pour 2025, le contexte économique s’annonce comme une source de défis pour leur compétitivité. Alors que ces entreprises ont tendance à adopter une approche plus prudente des investissements en logiciels par rapport à leurs homologues internationaux, cette stratégie comporte le risque d’amoindrir leur pertinence sur un marché soumis à de multiples tensions.

Parce qu’elle est un vecteur essentiel de l'amélioration de l'efficacité opérationnelle et de la compétitivité, la technologie demeure une clé pour les aider à faire face aux défis de demain.
Pour tirer pleinement parti des avantages de leurs outils numériques, les entreprises françaises  doivent tenir compte d’éléments clés tels que la gestion des données, les complexités liées à l’intégration des systèmes, et la définition claire de leurs exigences en matière de logiciels. La considération de ces facteurs, couplée à une planification stratégique éclairée est essentielle pour garantir une adoption réussie des logiciels et atténuer le risque de remords de l'acheteur. 

Afin d’aider les entreprises dans leurs processus de sélection, la deuxième partie de ce rapport explorera la manière dont les décideurs sélectionnent les éditeurs de logiciels, les critères de préselection qu'ils utilisent ainsi que les facteurs principaux qui guident leur décision finale.