Travail hybride et distanciel sont désormais des pratiques répandues dans le monde du travail. Comment le principe de collaboration en entreprise s’adapte-t-il à ces facteurs ? Découvrez le dans la première partie de cette étude réalisée par Capterra.

Dans cet article
- Des réunions d’entreprise qui traînent en longueur provoquent une perte d’intérêt pour 39 % des employés interrogés
- Quid de la préférence entre réunion virtuelle et présentielle ?
- L’e-mail, un outil de collaboration virtuelle toujours prévalent
- Mutualiser les technologies pour favoriser la collaboration sur le lieu de travail
Près de la moitié des entreprises françaises ont opté pour la pratique du télétravail à temps complet ou partiel en 2023 : tels sont les chiffres publiés par l’INSEE attestant d’une dynamique en progression constante depuis la pandémie.
De l’accès élargi à un vivier de talents, à une flexibilité d’organisation accrue, en passant par une culture favorisant l’inclusion et la diversité, ce modèle de travail présente divers avantages pour les entreprises et leurs salariés. À l’inverse, il pose le défi du maintien de la cohésion et de l'engagement des équipes, à l’heure où certains collaborateurs n’entretiennent que peu voire aucun contact en personne avec leurs coéquipiers.
Afin de créer des points de rencontre entre les différents acteurs internes de l’organisation, employés comme managers, la plupart des entreprises ont souvent recours à la fameuse réunion.
Sous quelle forme les réunions s’avèrent-elles pertinentes pour les équipes distancielles ou hybrides ? Quels paramètres et outils spécifiques peuvent influencer leur portée et leur efficacité ? À quelles autres pratiques collaboratives complémentaires les entreprises peuvent-elles avoir recours pour améliorer la cohésion et la productivité de leurs salariés ?
Voici les thématiques abordées au sein de cette étude menée par Capterra en décembre 2023 auprès de 497 employés collaborant en télétravail partiel ou complet au sein de leur entreprise.
Une méthodologie complète est disponible au bas de cet article.
Des réunions d’entreprise qui traînent en longueur provoquent une perte d’intérêt pour 39 % des employés interrogés
Estimée en l’an 2000 à une moyenne de 12 secondes, la capacité de concentration du cerveau humain serait désormais de 8 secondes : les entreprises peuvent ainsi appréhender à quel point la pertinence, la qualité des informations, la clarté des objectifs et l'engagement des participants jouent un rôle crucial pour conserver l’attention et l’engagement de leurs équipes lors de réunions.
Les réponses de notre panel illustrent ce propos, puisque sont cités comme principaux facteurs de décrochage : des réunions trop longues (39 %), la communication d’informations non pertinentes (30 %), une connaissance préalable des points abordés (26 %), ou encore le nombre trop important d’informations communiquées (21 %).

La possibilité d'exprimer leurs idées et leur feedback permet aux employés de sentir qu'ils sont entendus par leurs organisations, tout en valorisant leur contribution. Lorsque cette opportunité leur est donnée au cours d’une réunion, elle peut également renforcer leur adhésion et leur engagement au sein des missions de l’entreprise.
À l’inverse, un interlocuteur monopolisant les temps de parole (selon 24 % des répondants) ou encore un nombre trop important de participants empêchant des échanges fluides (19 %) font partie des éléments susceptibles d’amoindrir l’implication des employés et la portée des informations communiquées lors d’une réunion.
Quelle que soit la forme et le support adoptés pour une réunion, certaines bonnes pratiques sont susceptibles de contribuer à son efficacité :
- Définissez des objectifs clairs : les objectifs visés sont essentiels pour la préparation et le bon déroulé de votre réunion, car c’est autour d’eux que s’articulent l’ordre du jour et les informations clés à retenir.
- Conviez les personnes directement concernées : en limitant le nombre de participants et en n'invitant que les personnes directement concernées par l’ordre du jour, il vous est plus facile de veiller à ce que la réunion reste structurée et orientée vers le résultat visé. De plus, elle peut faciliter la participation des employés ayant plus de difficultés à intervenir au sein d’un groupe important de personnes.
- Appuyez-vous sur des aides technologiques : les fonctionnalités de certains logiciels de réunion peuvent aider à renforcer l’engagement de votre audience, et ce même à distance. Les employés de notre panel participant uniquement à des réunions virtuelles ou bénéficiant de ces dernières aussi bien à distance qu’en présentiel valorisent particulièrement le partage d’écran (63 %), de contenu (52 %) et les chats intégrés (44 %) de ces solutions pour soutenir leur engagement.
- Encouragez les feedbacks : que ce soit directement ou par le biais d’un formulaire qu’ils peuvent remplir anonymement, assurez-vous d’accorder un temps dédié aux retours et questions des employés. Ce principe vous permet de vous assurer de leur compréhension des objectifs tout en favorisant leur implication. Il vous est ainsi possible de partager l’agenda de la réunion en amont pour laisser le temps aux participants de se préparer et d’éventuellement ajouter leurs propres idées.
- Restez concis et proposez un suivi : quels sont les points clés à garder à l’esprit ? Quelles sont les prochaines étapes ? Telles sont les questions auxquelles devraient pouvoir répondre vos employés à l’issue de chaque réunion. Le trop peut bien souvent se révéler être l’ennemi de l’efficacité : assurez-vous tout au long du meeting de rester concentré sur les points clés principaux, et proposez un espace où vos employés peuvent accéder à un récapitulatif des informations exposées.
Quid de la préférence entre réunion virtuelle et présentielle ?
Nous avons pu observer que le mode de réunion le plus répandu au sein des entreprises de notre panel mêle de manière égale présentiel et distanciel (56 %), suivi par des réunions en personne (27 %), quand seulement 17 % du panel déclare réaliser des réunions virtuelles.
Mais du présentiel ou du virtuel, lequel de ces modèles est le plus plébiscité par les répondants pour leurs réunions d’entreprise ?
Force est de constater que les préférences indiquées par les participants favorisent les réunions en personne, plus particulièrement pour les réunions de cohésion d’équipe (76 %), les entretiens avec un manager (69 %), ainsi que la formation et l’onboarding (65 %).
Discerner les signes non verbaux, le langage corporel ou les subtilités de communication peut se révéler plus difficile dans un environnement virtuel et rendre ainsi moins aisé l’établissement d’un lien privilégié entre les individus. De plus, la distance physique peut également réduire l’occasion d'interactions spontanées pourtant bénéfiques pour le moral des employés.
En ce qui concerne la réunion virtuelle, celle-ci n’est préférée à la réunion présentielle que dans un seul cas de figure : les réunions visant à informer les employés sur l’actualité générale de l’entreprise (68 %). Parce qu’elles concernent bien souvent l’entreprise dans son ensemble, ce type de réunion tend à proposer des informations plus générales et moins directement liées aux rôles spécifiques des employés. De plus, englobant généralement l'ensemble des salariés d’une structure, elles s’avèrent également moins propices à des interactions personnalisées, ce qui peut expliquer le choix des répondants.

Pour encourager la création de liens entre vos collaborateurs, une variété d’actions, même à distance, peuvent être déployées. Découvrez comment les mettre en place en consultant notre article dédié aux activités de team building virtuelles
L’e-mail, un outil de collaboration virtuelle toujours prévalent
Les réunions ne sont pas les seules options mises à disposition des entreprises de notre panel pour favoriser la collaboration entre leurs employés. Des outils tout aussi bien synchrones et asynchrones sont ainsi utilisés pour aider leurs équipes à rester connectées.
Parmi ceux qui sont les plus fréquemment employés ont été indiqués :
- l'e-mail (64 % l’utilisent “toujours”, 22 % “parfois”),
- les appels téléphoniques (44 % “toujours”, 34 % “souvent”).
- les logiciels de réunion (35 % “toujours”, 38 % “souvent”),
- les logiciels de partage de document (34 % “toujours”, 34 % “souvent”),

Qu’ils s’agisse d'une réunion virtuelle, d’un appel téléphonique ou d’un chat instantané au sein d’une messagerie en ligne, les outils collaboratifs synchrones tendent à reproduire la proximité d’un échange direct avec un interlocuteur ; dynamique et rapide, ce type de communication peut aider à faciliter un échange immédiat au sein d’équipes distancielles ou semi-distancielles.
Des outils de collaboration asynchrone peuvent compléter leur usage : un espace de partage de documents ou un forum de questions fréquentes parfois inclus au sein d’un logiciel de collaboration ne requièrent pas pour les membres de l'équipe d'être en ligne ou disponibles au même moment pour communiquer ou travailler sur une tâche. Ils peuvent de ce fait favoriser le partage d’informations clés par les employés selon leurs propres modalités et convenances.
Équilibrer les interactions et comprendre quand utiliser la collaboration asynchrone ou synchrone peut se révéler comme un challenge pour les entreprises. Les questions suivantes peuvent être considérées afin de déterminer quelle stratégie peut être déployée.
- Quel est le degré de complexité ou de créativité requis par la tâche à accomplir ? Le sujet abordé ainsi que l’action à accomplir demandent-ils à vos employés d’intégrer des informations nouvelles et complexes ? Une collaboration synchrone peut aider à clarifier immédiatement des doutes sur un processus ou les étapes d’un projet à respecter. À l’inverse, un rappel sur une tâche quotidienne à effectuer peut être effectué de manière asynchrone.
- Une coordination directe ou indirecte est-elle requise ? Lorsqu’une tâche requiert une communication immédiate ou interactive, une communication synchrone peut être privilégiée. En revanche, des projets qui comportent peu d’éléments mobiles et une coordination régulière sont plus susceptibles de nécessiter une collaboration asynchrone.
- La collaboration intervient-elle lors d’un moment clé ? La conduite d’un projet présente des exemples de moments clés où le type de collaboration d’équipe peut faire la différence. La clarification des objectifs attendus ou encore la définition des priorités peuvent ainsi requérir une communication synchrone telle qu’une réunion pour informer l'ensemble des parties directement impliquées. La mise à jour des tâches connexes accomplies hebdomadairement peuvent quant à elles être réalisées de façons asynchrones. Des solutions dédiées telles que les logiciels de gestion de projets peuvent non seulement vous aider à identifier ces moments clés mais aussi à organiser le travail de vos équipes à l’aide d’outils de collaboration intégrés.
Mutualiser les technologies pour favoriser la collaboration sur le lieu de travail
La digitalisation croissante des espaces invite les entreprises à repenser en profondeur la façon dont leurs équipes sont amenées à collaborer. À l’heure où de plus en plus d’interactions professionnelles sont réalisées à distance, il peut s’avérer complexe de maintenir une touche humaine lors de moments tels que des réunions virtuelles.
De plus, les outils privilégiés ici par les entreprises des répondants peuvent présenter certaines limitations lorsqu’ils sont utilisés comme seules méthodes de collaboration, à l’image de l’e-mail. Par exemple, ce moyen de communication fermé ne permet pas de suivre les projets et les conversations en temps réel, ou rend plus difficile d’identifier qui a accès ou non aux informations diffusées lorsque de nombreux destinataires y sont ajoutés.
Pour trouver des solutions à ces problématiques, il revient aux entreprises de définir en premier lieu quelles pratiques collaboratives sont susceptibles de s’adapter aux besoins spécifiques de leurs équipes et aux objectifs de l’organisation. Réaliser un audit en interne, prendre la température des processus de collaboration plus ou moins efficaces en collectant les retours des employés lors d’enquêtes d’entreprise sont des pistes à envisager pour y parvenir.
Dans un second temps, combiner des technologies déjà utilisées au sein de l’entreprise à d’autres outils peut permettre de s’adapter au mieux aux différents styles de collaboration mis en œuvre.
Les logiciels de collaboration ou de gestion de projets, pourtant peu utilisés par les entreprises de notre panel, proposent par exemple des systèmes de communication ouverts, conçus pour que chaque membre d'une équipe puisse voir les informations partagées et y répondre en temps réel ou de manière asynchrone. D’autres solutions telles que les logiciels de réunion disposent de certaines fonctionnalités intégrées, comme des tableaux blancs interactifs, le partage de documents ou encore des chats instantanés visant à faciliter la participation de chaque employé et donc leur engagement au cours de réunions virtuelles.
En ce sens, la mutualisation de ces divers outils technologiques se révèle un avantage non négligeable afin de soutenir les processus de collaboration d’entreprise.
Méthodologie
L'enquête 2024 Capterra State of collaboration and productivity a été menée en ligne en janvier 2024 auprès de 497 répondants en France. L'objectif de l'étude était d'en savoir plus sur les défis auxquels les travailleurs sont confrontés lorsqu'ils collaborent à distance d'un pays à l'autre. Les répondants ont été sélectionnés pour leur emploi dans des entreprises qui proposent des modèles de travail hybrides ou entièrement à distance.