Challenge énergétique, et répercussions de la crise sanitaire sont parmi les événements majeurs qui ont rythmé l'année 2022 des entreprises. Pour réimaginer leurs opérations, plusieurs organisations ont choisi de se tourner vers la technologie. Quelles tendances d’achats de logiciels professionnels se profilent pour 2023 ? C’est le sujet abordé par Capterra lors de cette étude.

Tendances des achats de logiciel des entreprise en 2023

Entre inflation, hausse des coûts énergétiques ou encore difficultés à retenir et recruter des talents, les entreprises françaises ont dû relever plusieurs défis inattendus au cours de 2022. Alors que certains signes pointent en direction d’un ralentissement de l’activité économique en 2023, développer une stratégie permettant de maintenir la croissance et la stabilité de leurs structures est une réflexion engagée par les dirigeants d’entreprise.

Bien que le contexte économique présente certains challenges, des solutions sont en effet employées par les entreprises pour soutenir leur activité. Qu’il s’agisse de l’adoption d’un logiciel de CRM pour gérer leurs relations avec les clients, ou d’une solution de comptabilité pour automatiser les tâches liées à leurs activités financières, diverses structures s'appuient sur les outils numériques afin de faciliter et d’améliorer leurs opérations au quotidien.

Dans quels types d'outils les entreprises prévoient-elles d'investir en 2023 ? Quelles catégories de logiciels sont plébiscitées ? Embrassent-elles les évolutions en la matière ? Voici les questions auxquelles a souhaité répondre Capterra dans une étude conduite d'août 2022 à octobre 2022 auprès de 1 526 décisionnaires résidant en Australie, au Canada, en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis, et travaillant au sein d’une entreprise.

Le panel français, sur lequel s’est principalement concentré cet article, est composé de 262 participants.

Une méthodologie complète est disponible à la fin de cet article.

Emilie Audubert en interview sur BSMART
Les données de cette étude ont été relayées lors d'une interview donnée dans le cadre de l'émission "Smart Tech" de B Smart TV.

Des prévisions de dépense logicielles à la hausse pour 2023

2023 pourrait rimer avec des risques importants de récession, comme le soulignent les indicateurs d’inflation relevés par la Banque de France au sein d’un rapport publié en septembre 2022.

Pour faire face à cette situation, plusieurs entreprises ont fait appel à l’aide des pouvoirs publics et certaines ont également implémenté de nouvelles stratégies pour réduire leurs dépenses : réutilisation des ressources via l’économie circulaire, nouveaux choix d’approvisionnement énergétiques, plans de départs anticipés à la retraite pour minimiser l’impact des licenciements en sont quelques exemples.

Bien que la situation actuelle puisse laisser augurer d’une tendance aux économies plutôt qu’à l’investissement, les prévisions d’achats de logiciels annoncées par les répondants de notre enquête pour 2023 présagent d’un tout autre scénario.

Lorsque interrogés sur le budget prévisionnel de leur entreprise pour les dépenses en technologies et logiciels, 53 % des répondants français ont indiqué avoir planifié de dépenser entre 10 et 20 % de plus en 2023 qu’en 2022. 14 % déclarent même envisager des dépenses supérieures à ce seuil, quand une proportion plus faible de répondants (4 %) considèrent au contraire allouer un budget moindre (10 à 20 % de moins), voire beaucoup plus limité (jusqu’à 21 % de moins) que celui de l’année en cours (1 % des répondants).

Il est également à noter qu’une partie importante des entreprises sondées déclarent vouloir maintenir le même niveau d’investissement en 2023 qu’en 2022 (29 %).

Dépenses prévues par les entreprises en logiciel et technologie en 2023

L’Hexagone n’est pas le seul pays à suivre cette tendance, puisque ces intentions de dépenses sont partagées par les différents panels interrogés. Sur l’ensemble des pays consultés, en incluant la France, 53 % des participants interrogés prévoient un budget à la hausse, soit 10 à  20 % de plus qu’en 2022, quand 15 % affirment souhaiter dépenser au moins 21 % de plus par rapport à l’année en cours.

En 2020, Gartner mentionnait déjà (article en anglais) le rôle clé que peut jouer la transformation numérique des entreprises dans l’adoption de nouvelles stratégies. Si les technologies peuvent venir en aide aux entreprise lors de moments critiques, comme l’a démontré l’implémentation des outils de travail à distance pour faire face aux contraintes du confinement, elles leur permettent également de rester en phase avec des problématiques cruciales pour leur développement, que ce soit par exemple sur des questions de conformité aux normes environnementales ou d’analyse de la concurrence dans leur secteur.

C’est sans doute l'une des raisons pour laquelle les entreprises prévoient de poursuivre leurs efforts de déploiement technologiques, en dépit d’une situation de crise annoncée.

En 2023, quelles sont les priorités d’achat de logiciels envisagées ?

Outre leurs intentions de dépenses générales, nous avons également souhaité savoir quels achats de logiciels spécifiques sont prévus par notre panel d'entreprises françaises pour l’année à venir.

Parmi leurs priorités sont considérées les catégories de logiciels suivantes : les solutions de supply chain management (gestion de la chaîne logistique) et d’ERP (36 % des répondants dans les deux cas), les logiciels de gestion de parc informatique (35 %), et les logiciels de cybersécurité (32 %).

6 priorités d’achat de logiciels des entreprises pour 2023

La priorité accordée aux investissements technologiques dans les logiciels de Supply Chain Management s'aligne sur les principaux facteurs externes qui, selon les professionnels interrogés, déterminent les objectifs commerciaux de leur entreprise. Selon ces derniers, les trois facteurs externes les plus importants qui façonnent actuellement leurs objectifs commerciaux sont : les progrès technologiques (33 %),  la disponibilité de travailleurs compétents (31 %), ainsi que la compétition dans leur propre secteur (30 %).

Permettant de faciliter et de contribuer à l’amélioration des flux opérationnels, les logiciels de supply chain management sont des alliés potentiels à considérer pour les entreprises. Parce qu’elles favorisent un partage d’informations en temps réel, aident à l’organisation et à la mutualisation des tâches des différents acteurs impliqués dans les chaînes de production, ces solutions sont un atout pour identifier les perturbations rencontrées dans les flux de travail et ainsi renforcer l’efficacité de leurs processus.

Face aux risques de cyberattaques toujours plus perfectionnés et à la nécessité de protéger les données sensibles liées à leurs activités, les entreprises ont conscience de l’importance d’assurer la protection et la gestion de leurs systèmes informatiques. Les fonctionnalités de gestion des risques d’attaques malveillantes et de gestion de systèmes informatiques expliquent sans doute l'intérêt qu’elles portent aux logiciels de cybersécurité et de gestion de parc informatique.

D’autres choix d’investissements mentionnés par les répondants concernent des logiciels centrés sur l’expérience client, soit :

  • les logiciels de helpdesk (31 %) conçus pour soutenir les activités du service client
  • les logiciels de CRM (30 %) permettant de centraliser les données relatives aux clients,
  • les logiciels de point de vente (30 %) permettant, par exemple, d’améliorer l’expérience de shopping en ligne grâce aux données capturées sur les achats effectués et les comportements d’achat des consommateurs.

Dans un contexte où les consommateurs voient également leurs dépenses affectées par la situation de crise, proposer une expérience client sur-mesure pour fidéliser leurs clients et prospects est primordial pour les entreprises. C’est ce à quoi peuvent contribuer ces solutions spécifiques.

Dans quelle mesure les entreprises françaises accueillent-elles l’innovation technologique ?

Réseaux sociaux ou évolution des technologies mobiles, de nombreux exemples d’innovation ont démontré par le passé comment les technologies émergentes peuvent être amenées à définir les pratiques des entreprises de demain.

Sur l’ensemble des décisionnaires américains, australiens, canadiens, britanniques et français interrogés, 52 % déclarent avoir développé une approche audacieuse des technologies émergentes, parmi lesquels 34 % se déclarent assez téméraires pour être parmi les premiers utilisateurs de ce type d’innovation et 18 % indiquent “tester et déployer activement les technologies émergentes”.

Mais qu’en est-il spécifiquement pour les entreprises françaises ?

Approche des entreprises vis-à-vis des technologies émergentes

De “plutôt audacieuse” (28 %) à “très audacieuse” (27 %), c’est ainsi que les répondants français évaluent l’approche de leur entreprise vis-à-vis des innovations technologiques. À l’inverse, 33 % estiment avoir une approche “assez prudente”, voire “très prudente” pour 12 %.

Considéré comme le pays européen le plus innovant en 2021 derrière l’Allemagne, la France a mis en œuvre des politiques d’accompagnement pour soutenir l’innovation technologique des entreprises dans différents domaines : le récent exemple des starts-up liées aux technologies de la santé en est une illustration. Des programmes ont également été spécifiquement élaborés pour aider les organisations de tout secteur sur une question spécifique : celle de leur transformation et innovation numériques.

Nos recherches montrent que de nombreuses entreprises ont adopté sans réserve les technologies nouvelles et émergentes. Parmi les décisionnaires interrogés, 61 % affirment que ces outils font partie intégrante de la stratégie informatique de leur organisation.

Elles sont par ailleurs 78 % des entreprises dans lesquelles travaillent nos participants français à consacrer régulièrement une partie de leurs investissements aux nouvelles technologies : 

  • 25 % “[investissent] assez souvent, lorsqu'une nouvelle technologie peut apporter une valeur ajoutée à [l’]organisation“
  • 29 % “[investissent] fréquemment dans les nouvelles technologies] pour assurer le succès de l'organisation”
  • 24 % “[investissent] constamment pour favoriser la réussite de l'organisation et stimuler la croissance.”

Pour celles qui indiquent réaliser des investissements à un rythme moins soutenu, 17 % affirment le faire “périodiquement, pour répondre aux besoins essentiels ou permettre la réalisation des objectifs stratégiques” et 6 % “rarement, et seulement en cas de nécessité absolue.”

Quelles technologies émergentes présentent le plus d'opportunités selon les entreprises ?

Parmi les technologies émergentes pouvant présenter une valeur ajoutée, ou du moins un certain potentiel pour les entreprises, 44 % des participants nationaux mentionnent l’intelligence artificielle (IA) et le machine learning (ML), 42 % l’intégration de logiciels et d'applications et 41 % la cybersécurité avancée (p. ex. le modèle de sécurité Zero Trust, l’authentification sans mot de passe, la biométrie).

Les technologies à valeur ajoutée ou potentielle valeur ajoutée pour les entreprises

Les technologies d’intelligence artificielle et de machine learning peuvent donner aux entreprises la possibilité de renforcer la personnalisation de l’expérience qu’elles proposent aux clients. Ces innovations ont déjà la capacité de prédire le comportement du consommateur en fonction de ses interactions avec la marque : des fonctionnalités utiles pour la définition de stratégies de communication futures et la suggestion de services ou produits sur-mesure.

L'un des avantages commerciaux que peut présenter la technologie d'intégration des logiciels et  des applications est l’aide à la reconnaissance rapide des opportunités. En centralisant les informations des différents logiciels et applications utilisées par les organisations, il est alors rendu possible pour les entreprises d’analyser quels processus sont susceptibles d’améliorer leur efficacité opérationnelle et de définir quelle réponse apporter à ceux qui sont les moins performants.

Alors que l’année 2022 bat des records d’attaques de pirates, adopter une stratégie innovante en matière de sécurité est une préoccupation majeure pour les entreprises. Suivre et adopter les développements technologiques effectués en cybersécurité sont l’une des solutions pour faire face à ce challenge.

Sécurité, acceptation et financement, les trois principaux défis à l’adoption de nouveaux outils 

Certes, les prévisions d’investissement des entreprises françaises dans les nouvelles technologies se révèlent encourageantes. Toutefois, ce processus n’est pas sans susciter certaines réserves chez les organisations.

Contrer les problèmes de sécurité (43 %), faire accepter et former les employés à l’usage de nouvelles technologies (41 %) mais aussi rassembler le budget nécessaire pour l'acquisition et l’implémentation des outils (40 %) sont les des défis majeurs partagés par les organisations lorsqu'elles planifient leurs investissements.

Les principaux défis liés à la prévision d’adoption de nouvelles technologies

Tout risque de faille de sécurité peut s’avérer problématique pour les organisations en entraînant des problèmes opérationnels potentiellement coûteux. Ces éléments sont également susceptibles d’entacher la confiance que leurs clients ont dans la gestion de leurs données et d’avoir des conséquences fâcheuses sur leur fidélité. Choisir une solution capable de répondre aux évolutions constantes des cyberattaques est donc un point que les entreprises ne peuvent prendre à la légère.

Une étude menée en décembre 2021 par Capterra a mis en avant les différences d’expertise digitale intergénérationnelles, révélant un écart de compétences entre la génération des “digital natives”  par rapport aux employés d’une autre catégorie d’âge. Ce challenge, tout comme celui des potentielles réticences à l’adoption de nouvelles solutions, fait partie de ceux rencontrés par les entreprises lorsqu’il s’agit d’harmoniser les compétences de leurs employés dans le cadre du déploiement de nouveaux outils.

Comme pour tout projet nécessitant un effort budgétaire, les entreprises attendent des résultats, notamment financiers, découlant de l’implémentation de nouvelles technologies. Si 50 % des structures françaises interrogées estiment attendre un retour sur investissement dans les 18 mois suivant la mise en place d’une solution, la notion de risque reste toutefois bien présente à l’esprit des organisations. C’est pourquoi la justification financière de ce type d’investissement peut présenter certaines difficultés.

Des entreprises engagées sur la voie de la transformation numérique

En dépit de prévisions économiques soumises à différents challenges pour 2023, les entreprises françaises semblent inclure la transformation numérique au sein de leur activité comme une réponse potentielle au maintien de leurs opérations.

Si l’implémentation de nouvelles technologies peut susciter certaines réserves, telles que les blocages potentiels liés à l’adoption interne des solutions envisagées ou encore les préoccupations associées aux besoins de sécurité accrue des données, les entreprises considèrent le rôle essentiel que peuvent jouer ces outils pour le développement de leur activité en leur consacrant une partie de leur budget prévisionnel.

Intégrer la donnée de l’innovation technologique peut être source de changements positifs fondamentaux dans le mode de fonctionnement des organisations. Cette stratégie reste cruciale pour les aider à moderniser leurs processus afin de rester compétitives, améliorer leur flux de travail, mais aussi apporter une solution pour renforcer leurs besoins en matière de sécurité.

Quels sont les paramètres considérés par les entreprises avant d’effectuer toute prise de décision avant l’adoption de nouveaux logiciels ? C’est la question qui sera abordée par Capterra dans le deuxième volet de cette étude.

Et maintenant ? Consultez notre catalogue de logiciels de plateformes d’adoption numérique pour trouver l’outil qu’il vous faut.


Méthodologie

Pour collecter les données de ce rapport, Capterra a mené une enquête en ligne d'août 2022 à octobre 2022 auprès de 1526 dirigeants et managers d’entreprise, dont 262 français. Ceux-ci sont issus de divers secteurs d’activité et de divers niveaux d’ancienneté. Les répondants viennent d’Australie, du Canada, de France, du Royaume-Uni et des USA.

Le panel français a été sélectionné selon les critères suivants : 

  • Réside en France
  • Âgé(e) de plus de 18 ans 
  • Dans un poste de direction / de gestion
  • Impliqué(e) dans la décision d’achat ou d’implémentation de logiciels 
  • Travaillant au sein d’une entreprise de 2 à 999 employés
  • Travaillant au sein d’une entreprise dont le chiffre d’affaire est inférieur à 1 milliard de dollars