Si l’un des effets de la pandémie de COVID-19 est bien le bouleversement des modes traditionnels de travail, c’est aussi l’occasion de réfléchir à son parcours professionnel et d’envisager l’avenir. En dépit ou en raison de la crise, certains ont vu évoluer leur poste ou leurs objectifs. Pour d’autres, le simple fait d’être en télétravail a nécessité un certain apprentissage. Pourtant, ces changements n’ont globalement pas été accompagnés de formation à proprement parler.

La question des compétences dans le monde professionnel est pourtant un levier essentiel de croissance. L’acquisition de nouveaux savoirs en vue de s’adapter ou d’évoluer apporte autant au bien-être de l’employé qu’à la bonne santé de l’entreprise.

Capterra a interrogé 1001 français sur la façon dont ils perçoivent leur emploi depuis le début de la crise, les compétences acquises (ou non acquises) et leurs souhaits pour l’avenir. Vous retrouverez la méthodologie détaillée en fin d’article.

Infographie : points forts de l’étude

33 % remettent en question leur emploi à cause d’une charge de travail accrue

Si 87 % de nos répondants n’ont pas changé de poste depuis le début de la pandémie, contexte de crise économique oblige, 13 % ont connu un changement dans leur vie professionnelle, qu’il s’agisse d’une promotion (5 %), d’un transfert à un autre service (3 %), d’un licenciement (4 %) ou d’une démission pour un nouvel emploi (2 %).

Si l’incertitude de l’avenir et la crainte de ne pas retrouver d’emploi ne poussent certainement pas à démissionner, il n’en demeure pas moins que les raisons de repenser sa carrière surgissent. Remises en question existentielles mises à part, les facteurs pouvant justifier une certaine insatisfaction au travail sont bien concrets.

Parmi les répondants qui admettent avoir songé à démissionner en pleine crise, voici ce qui est évoqué :

Deux autres raisons également évoquées dans une moindre mesure sont un management devenu excessif (7 %) et le fait que l’entreprise n’a pas su ou pu fournir les ressources pour faciliter le travail à distance (3 %).

Il ressort qu’un accompagnement pour gérer cette nouvelle donne n’a pas été effectué, ou pas suffisamment, auprès des collaborateurs. Les charges de travail pourraient pourtant être réparties entre plusieurs collaborateurs nouvellement formés (ou dont les compétences spécifiques n’avaient pas été jusque-là mises en avant) et les nouveaux objectifs atteints. Un autre aspect important est la formation des managers qui n’ont pas forcément toutes les clés pour gérer à distance projets et équipes en télétravail.

Peu de formations dispensées pour accompagner ces bouleversements

Alors que l’horizon n’est pas encore dégagé et que la crise s’étend dans le temps, il est essentiel pour les PME d’accompagner les collaborateurs dans leur évolution de carrière, tant pour répondre aux nouvelles exigences demandées, que pour le simple bien-être d’un collaborateur qui se sentirait dépassé par ses nouveaux objectifs ou coincé dans son rôle avec peu de perspectives d’évolution.

65 % des personnes interrogées déclarent n’avoir reçu aucune formation au cours de l’année qui vient de s’écouler. Certains se sont formés en autodidacte (18 %) tandis qu’une minorité a pu bénéficier d’une formation proposée par l’entreprise (16 %).

La rétention des collaborateurs passe pourtant par leur formation. Si elle est devenue compliquée en présentiel, les outils de visioconférence permettent de dispenser des cours à distance. Autre solution, les plateformes LMS permettent également d’apprendre en ligne, avec l’avantage d’un contenu sur-mesure et à la carte, disponible à tout moment.

Compétences acquises : quand nécessité fait loi

Malgré une majorité n’ayant reçu aucune formation formelle de la part de leur entreprise, de nombreux répondants à notre enquête ont toutefois acquis certaines compétences notamment par la nécessité provoquée par la situation sanitaire et la dispersion des effectifs.

En premier lieu, une utilisation soutenue des outils numériques pour qui a dû faire face de manière autonome à la configuration de son appareil, l’installation de logiciels et le maniement de nouveaux outils de communication ou encore l’adoption de logiciels basés sur le cloud.

La cybersécurité a été mise sous les feux des projecteurs avec les questions de sécurité des données et la menace grandissante de cyberattaques. Enfin, dans le trio de tête des nouvelles compétences, la création de site web ou d’application a bien entendu servi aux boutiques et autres commerces physiques de rendre leurs produits disponibles en ligne en montant un site d’e-commerce et développer leur présence sur Internet.

Plus d’un chef de projet habitué à communiquer avec ses équipes en présentiel a pu également se retrouver dérouté dans ses habitudes. En plus des contacts habituels avec les parties prenantes (habituellement par mail), l’explosion des interactions en ligne avec ses coéquipiers est facilitée par la famille des outils collaboratifs et de gestion de projets, nombreux sur le marché.

Les outils numériques en entreprise

Les outils les plus utilisés actuellement, renforcés suite à l’avènement du travail à distance généralisé, permettent notamment de communiquer, mais également de partager des documents, d’établir son organisation personnelle ou encore de suivre les heures travaillées :

En revanche, on remarque le manque flagrant d’ outils de cybersécurité : 51 % des personnes interrogées n’utilisent aucun outil de sécurité informatique.

L’ensemble des collaborateurs se doit pourtant d’être éduqué aux meilleures pratiques en la matière par la compréhension et l’utilisation, par exemple, de gestionnaires de mots de passe ou encore de l’accès au réseau VPN. Ce sont là des outils essentiels pour garantir l’intégrité des données et celle de l’entreprise. Conjointement à cet “oubli”, 61 % déclare également n’avoir recours à aucun outil de formation en ligne. Ces deux outils combinés (une formation en cybersécurité) pourraient pourtant éviter bien des cybermésaventures aux entreprises.

Trop d’outils ?

Si une majorité (64 %) reconnaît être à l’aise avec l’ensemble des outils numériques dont ils doivent se servir quotidiennement, il ne faut pas occulter le fait que certaines entreprises n’ont pas forcément acquis beaucoup de nouveaux outils qui pourraient donner l’impression aux employés d’être “noyés” sous leur quantité. On peut également supposer que cette écrasante majorité est naturellement à l’aise avec le numérique, ce qui devrait encourager les entreprises à se numériser davantage, avec l’objectif d’aborder ce nouveau mode d’organisation qu’est le travail hybride. En effet, dans la première partie de notre enquête, nous avons pu voir que 67 % des répondants plébiscitent un tel modèle pour leur entreprise.

Cependant, les 36 % de répondants admettent se sentir “dépassés” par le nombre de logiciels qu’ils ont à utiliser quotidiennement. Ceux-ci manquent certainement d’un accompagnement qui leur permettrait de rapidement tirer profit des solutions mises en place, si tant que ces dernières répondent à un besoin réel étudié un tant soit peu en amont.

L’implémentation de plusieurs outils numériques peut parfois sembler une usine à gaz. Pourtant, l’adoption réfléchie et la formation des collaborateurs peut au contraire faciliter la productivité et la collaboration.

La flexibilité des horaires de travail et les opportunités d’apprentissage plébiscités

La pandémie a néanmoins quelques effets positifs sur certains aspects, notamment l’opinion que se font les collaborateurs de leur emploi ou employeur : 35 % admettent les apprécier davantage depuis le début de la pandémie et 48 % n’ont pas vu leur avis changer dans un sens ou dans l’autre.

Parmi les 16 % qui apprécient moins leur employeur, les principales raisons évoquées sont les suivantes :

  • 75 % ne trouvent plus satisfaction dans leur travail depuis le début de la crise à cause d’un emploi devenu monotone, ennuyeux ou ayant perdu de son intérêt.
  • 33 % ne sont pas satisfaits de la réaction de leur employeur face à cette pandémie.

À la question “quelle option décrit au mieux vos plans de carrière une fois la pandémie de COVID-19 enrayée ? “, outre les 77 % qui prévoient de conserver leur poste actuel et n’ont pas l’intention d’opérer un changement, 12 % prévoient de  chercher un nouveau poste dans le même secteur et 10 % prévoient de chercher un nouveau poste dans un autre secteur.

De leur côté, les responsables des ressources humaines peuvent utiliser un outil de gestion de la performance ou de feedback à 360 degrés afin d’établir un suivi des collaborateurs, identifier les points forts et envisager une réorganisation interne afin d’optimiser les talents et assurer une certaine rétention.

Néanmoins, certains quitteront quoiqu’il en soit leur entreprise pour de nouveaux horizons. Pour ces 22 % qui prévoient de changer de travail une fois la pandémie enrayée, les facteurs les plus pris en compte lors de cette quête d’un nouvel emploi sont les suivants :

Aux entreprises de tenir compte de cette nouvelle donne et de savoir proposer de nouveaux modèles de travail ou l’opportunité de se réinventer.

Vers le recrutement 100 % digital ?

Au vu des réponses des personnes ayant suivi un processus de recrutement au cours de la dernière année, il ressort que les étapes restent principalement réalisées en présentiel. Outre l’envoi de candidature qui s’effectue en ligne depuis longtemps, les entretiens d’embauche se font désormais virtuellement ainsi que quelques autres aspects traditionnellement présentiels :

  • Entretien d’embauche (27 % des répondants)
  • Visite virtuelle des bureaux (12 %)
  • Formation de nouvel employé (10 %)
  • Rencontre des nouveaux collaborateurs (8 %)

Si, on constate que 36 % des répondants préfèrent réaliser ces étapes en personne, ils sont 28 % à les préférer en version numérique. Ajoutés aux 36 % qui affirment ne pas avoir de préférence, on peut compter 64 % de futurs candidats disposés à suivre un processus de candidature et de recrutement 100 % digital. On peut sans doute désormais affirmer que les entretiens en vidéo, les visites virtuelles ou encore l’onboarding à distance sont autant de nouvelles pratiques en plein essor dans le monde des ressources humaines.

Et maintenant ? Consultez notre catalogue de logiciels de gestion des talents pour trouver l’outil qu’il vous faut.

Méthodologie

Pour collecter les données de ce rapport, Capterra a mené une enquête en ligne en janvier 2021 auprès d’un panel de 1001 Français. Ceux-ci ont été sélectionnés selon les critères suivants : ayant entre 18 et 65 ans, résidant en France, travaillant à plein temps ou partiel dans une PME. Ils sont tous issus de divers secteurs d’activité.